• Les vertus de l'oisiveté - Apologie du temps libre

     

     

    Les vertus de l'oisiveté - Apologie du temps libre

     

    « Mon général, est-ce que vous savez ne rien faire ? » demande André Malraux à Charles de Gaulle.

    « Demandez au chat ! Nous faisons des réussites et des promenades ensemble !

    « Il n’est facile à personne de s’imposer une discipline d’oisiveté, mais c’est indispensable. La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. Et vouloir le faire est mauvais signe : ceux de vos collaborateurs qui ne pouvaient se séparer du travail n’étaient aucunement les meilleurs. »

    ("Les chênes qu’on abat...", André Malraux, Gallimard, 1971)

     

    Les vertus de l'oisiveté

    -Quartz-

     

    Il s’agit au fond d’une attitude humble et joyeuse. Car le poids de l’action, s’il est constant, ressemble au rocher de Sisyphe : il condamne à la répétition, empêche d’y voir clair. Les hyperactifs, qui eux-mêmes se plaignent que leurs enfants sont inaptes à l’ennui, au silence, à la contemplation, ne savent pas à quel point de Gaulle avait raison : il est indispensable de s’imposer une discipline d’oisiveté, surtout lorsque l’on est soi-même dopé par l’inquiétude ou l’excitation qu’engendre l’action

     

    Les vertus de l'oisiveté

    -Quartz-

     


    Se trouver couché dans un bateau qu’on laisse dériver au gré de l’eau, « au bord d’une belle rivière ou d’un ruisseau murmurant sur le gravier », rend possible un « état où l’âme trouve une assiette assez solide pour s’y reposer tout entière et rassembler là tout son être sans avoir besoin de rappeler le passé ni d’enjamber sur l’avenir »

    (Jean-Jacques Rousseau - Cinquième promenade des Rêveries du promeneur solitaire)

     

    Les vertus de l'oisiveté

    -Apache-

     

     Et si l’oisiveté s’apparentait à une discipline ? Et si à l’heure numérique, où chaque instant sollicite une action ou une participation active de notre part, l’exigence vis-à-vis de nous-mêmes consistait à savoir ne rien faire ?

    Prendre un moment pour jouer avec nos chats, se promener en forêt, regarder les étoiles, et l'herbe pousser

    Faire des choses sans but, sans résultat

    Il peut paraître étonnant d’attribuer cette discipline de l’oisiveté à celui qui a témoigné d’un tel génie de l’action et de la persévérance : impossible de le taxer de paresse, inconvenant de lui prêter une certaine légèreté épicurienne. Et pourtant. Cette aptitude que De Gaulle a su préserver tout au long de sa vie et ce goût du « passe-temps » – qu’il s’agisse d’un jeu de cartes ou d’une promenade avec sa fille vulnérable et bien-aimée – sont sans doute l’une des colonnes vertébrales qui soutenaient le colosse. Car si « écrire permet d’oublier la meute », ne rien faire d’autre que de jouir d’un temps libre permet de se préserver de l’urgence et de l’aveuglement qu’elle engendre

     

    Les vertus de l'oisiveté

    -notre (vieux) Cachou-

     

    L’oisiveté s’apparente à une discrète sagesse. Elle donne aux gestes et aux pensées un rythme naturel, ni trop rapide, ni trop lent. Elle signe une disponibilité face aux événements et une aptitude à ne pas vouloir tout contrôler

    S’autoriser une promenade régulière ou une sieste revient ainsi à permettre que le monde tourne sans notre constante participation

    "Ce sentiment de l’existence enfin libérée des choses à faire, à dire, à penser, permet de renouer avec un bonheur inespéré, libre"

    Laisser reposer la pâte de nos vies afin qu’elle gagne en épaisseur, en densité, pourquoi est-ce si difficile ? Où le trouverai-je, ce temps libre et léger ? Chez lui, dans le temps lui-même. Ce sont des habitudes à prendre plus que des révélations à espérer

    Prendre l'habitude de l'oisiveté : Le mot « habitude » en français est condamné à voir peser sur lui un lourd soupçon : il renvoie à la répétition, à l’absence de liberté et à l’inévitable lassitude. Et pourtant, c’est l’habitude, temps régulier et répété, qui permet de conserver la mémoire des instants oisifs et leur bénéfice pour le corps/esprit. Car si « nous sommes ce que nous répétons sans cesse » (Aristote, Éthique à Nicomaque, livre II), il nous faut nous exercer à l’oisiveté, inscrire dans nos programmations mentales et physiques des moments réguliers où le temps ne compte pas

     

    Les vertus de l'oisiveté

    -Robin-

     

    Cette discipline n’est pas plus une paresse qu’une langueur imposée, mais une vertu au sens aristotélicien

    Car chez Aristote, la vertu résulte en partie de l’habitude, d’un temps repris et inscrit qui forme en chacun un certain nombre de dispositions acquises. Et elle se situe comme un juste équilibre entre deux extrêmes. Or, entre activisme et paresse, la vertu d’oisiveté propose un juste milieu qui renforce notre humanité. Vouloir sans cesse agir, courir, manifeste un signe de dépendance extrême et donc un dérèglement. Toute activité, si noble ou si passionnante qu’elle puisse paraître, peut devenir une drogue. De même, cette pesante fatigue qui reporte à demain, toujours demain, les efforts à faire, est le symptôme d’une difficulté à vivre. Ces deux excès fragilisent, ils abêtissent ou ils mécanisent. Ils ne produisent pas cette force de cœur, d’intelligence des situations et d’amitié propre à l’humain.

     

    Les chats ont bien compris l'apologie du temps libre !


    Tiré de Psychologies, du livre : "Pourquoi les Chinois ont-ils le temps ?" de Christine Cayol (éditions Tallandier)

     

     

    Les vertus de l'oisiveté - Apologie du temps libre

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 14:58
    Nathanaëlle

    Mais oui, c'est une vertu que de savoir ne rien faire ! Je m'énerve un peu si je n'ai pas mon temps pour ça chaque jour. Être contemplatif n'est pas offert à tout le monde, certains ne savent même pas regarder les gouttes de la pluie sur les vitres ou sur les feuilles des arbres. Si de temps en temps on "baille aux corneilles" c'est un bien nécessaire, cela nous fait regarder tout ce que l'on ne prend pas le temps de voir quand on vit vite, on travaille, on subit les affres du rythme journalier auquel on est soumis. Pendant que l'on ne fait "rien", on recharge nos batteries, on embellit notre pensée, on prend le temps de se poser on prends conscience de tout. J'ai 5 profs à la maison, 5 coachs très soucieux de leur confort lorsqu'ils ne font rien. Et je dois tenir propre les coussins et couvertures, rendre les dodos le plus moelleux possible pour ce "travail" de chat lol

    Gros bisous Rose et Joëlle, tout plein de bisous à la meute et à Kiwistiti

    2
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 15:10
    Yvette/

    J'aimerais être comme ces félins , ne rien faire! Et quand je ne fais rien c'est que mon corps me l'impose et j'ai très maivaise conscience alors je fais du Sudoku. Ou la télé mais alors là.... ce n'est pas le top. Je ne lis que le soir au lit.

    Et puis ne rien faire quand on a autant de compagnie avec ces quadrupèdes , ce n'est pas tellement facile, il y en a toujours un à soigner, à bichonner, à cajoler. La famille qui était tombée à 3  alors qu'elle en a connu 13 , est brusquement remontée à 5 1/2, la maison est bonne mais la cantinière n'est plus en âge d'adopter.

     Le demi c'est un voyou qui prend un plaisir à se faire enfermer dans mon jardin. je lui ouvre et là il disparaît pendant 4 à 5 jours et revient, quand le temps est gris comme aujourd'hui. Il ne cherche pas de nourriture mais un abri.

    Caresses à tous ces mignons.

     

    3
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 15:16

    Impressionnée par cet article qui m'émeut et que j'aurais aimé rédiger !

    Mais aussi par la synchronicité avec mes lectures actuelles... quel merveilleux hasard vous a mises sur mon chemin, Chères Rose et Joëlle que je n'ai jamais rencontrées réellement mais dont je me sens plus proche que de beaucoup de personnes de mon entourage immédiat.

    L'amour des petits félins sans doute !

     

    4
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 16:43
    jean-marc

    Un texte que j'ai pris le temps de déguster ... avec paresse bien entendu.

    Beaucoup de choses à méditer et réfléchir, même si le sujet propose le contraire.

    J'aime ce paradoxe et tout particulièrement les réflexions finales.

    Merci pour ce bon moment, amitiés à vous et aux copains oisifs et subtils.

     

    5
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 17:41
    honorius

    J'approuve et je pratique à 100 % ! Parfois j'ai même l'impression que dans des vies antérieures j'étais chat !!! Bisous du vieux sorcier

    6
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 17:46

    Ne rien faire cela prend du temps et ce n'est pas nos petits fauves qui nous contrediraient :-))
    Tendresse les Tigresses

    7
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 18:02
    Chamoise

    Un très beau billet Rose...qui m'a mis les larmes aux yeux cependant..parce que les tribus animales demandent tant et tant tjs en travail que parfois on peut plus et le corps implose...On voudrait juste dormir un peu,s'allonger le temps...de rien..

    On voudrait être dispo pour répondre aux mails,laisser des commentaires mais ça va trop vite  qu'on se demande si on ne va pas jeter ordi téléphone...

    Tant disent que c'est bon le temps de quelques jours de vacances ailleurs pour cette oisiveté,en dehors de son espace de vie quotidien,fermer la porte et partir..Mais quand on a une troupe on ne peut pas...

    Ils sont tellement beaux les Maquisards..

    Tendrement

    Prends soin de toi...Prenez soin de vous

    8
    Nat à Chat
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 18:16
    Nat à Chat

    Le Général était un sage. Un ... grand sage !

    Savoir s'adonner à l'oisiveté est une vertu.

    Et lorsque l'on habite le Sud, chats comme humains ont le devoir de s'y adonner.

    Cachou est tout beau. Plein de câlins pour lui.

    Douce soirée

    Nat à Chat et les minettes Azuréennes

    9
    Sophie69
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 18:37

    Quartz est un magnifique chat noir et sa position illustre bien l'article! Quoi de plus naturel pour illustrer l'oisiveté avec un grand O que les chats. Les regarder nous invite d'ailleurs à un grand moment de flemme. Un superbe billet et de saison. Avec les vacances on a enfin du temps à se consacrer.Amitié et belle flemme si les chats vous en laissent le temps!.

    10
    Cicérolle
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 19:13

    Ah ça c'est un article qui me plaît, je vais le faire lire à mon mari. Lui qui est un hyperactif ne comprend pas la contemplative que je suis. Alors je suis comme les chats j'adhère entièrement à l'apologie de l'oisiveté et de la SIESTE.

    C'est pas encore les vacances pour les maquisards corses ?

    Les photos sont vraiment craquantes. Il a quel âge le petit Cachou ? Il me fait penser à mon Tomy.

    Gros bisous amicaux.

    11
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 19:18

    Nos chats ont bien compris à quel point ne rien faire pouvait être délicieux. Et ils ont l'art de ne pas culpabiliser. Alors oui prenons le temps de vivre dans l'oisiveté !

    De superbes photos à l'appui, des maquisards pour illustrer cet article qui m'a beaucoup plu.

    Bisous ronronnants

    12
    Stanislas
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 20:27

    Bonjour les minettes,

    J'adore la trombine des chats oisifs du maquis qui ne différencient pas beaucoup des miens lol. J'ai lu dan sma jeûnesse Malreau qui décortique de Gaulle, c'est hyper intéressant. l'homme était grand dans tous les sens du terme et il le montre encore avec les bienfaits de la sieste et les vertus de la contemplation. Je plains ceux qui ne savent pas ce que c'est que de passer du temps à ne rien faire c'est que souvent on n'a pas le choix!

    Un tout plein d'amitié belle Rose, Joêlle et les chats de l'île de beauté.

    13
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 21:23

    Que nos minous sont de grands sages! 

    J'ai dégusté chaque ligne de cet aricle et j'aurais bien besoin d'en prendre de la graine!

    Caresses à mon beau filleut endormi et à tous les autres petits maquisards .
    Bises Rose, ronrons des 2 fées à moustaches!

    14
    L'ora
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 21:51

    Alors là je rentre de vacances ton article tombe à pic; En revanche je me rends compte que mes vacances n'ont pas été oisives et que je rentre fatiguée. Alors je prends un aller simple pour venir siester au sein de la communauté féline du maquis et apprendre l'apologie de la sieste. Je vous aime fort les maquisards et j'aime vous voir vous prélasser en photos. Laura qui vous embrasse tous ainsi que vous protectrices. Amitié Rosâme.

    15
    Diane
    Lundi 24 Juillet 2017 à 01:53
    Diane

    Ces photos de chats magnifiques me font tellement de bien à l'âme.  MERCI MERCI MERCI.

    16
    Clo de Tahiti
    Lundi 24 Juillet 2017 à 02:30
    Clo de Tahiti

    Et c'est là que je veux me réincarner en chat ^^

    17
    Cicérolle
    Lundi 24 Juillet 2017 à 07:09

    Quelles belles photos, j'adore la première qui donne envie de rejoindre ce beau chat noir et de coller ma tête sur son corps pour une longue sieste comme les chats savent les faire. Ils sont de grands sages nos félins et nous avons tout à gagner de les observer. On voit que le petit Cachou n'est pas tout jeune, vous savez à peu près son âge ?

    Quant à l'article il m'a bercée et surtout rappelé à quel point il est fondamental de lever le pied du stress de nos vies trépidantes. A méditer.

    Je te remercie ma Rose précieuse pour tes messages toujours en profondeur.

    Avec toute mon amitié, et celle de qui tu sais ^^

     

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    18
    Lundi 24 Juillet 2017 à 22:34
    Triskell
    Merci pour cette ode à l'oisiveté mesurée, réfléchie, intelligente en somme. C'est grâce à ces instants que nous pouvons avancer, créer, donner, aimer, en un mot agir. Les chats et...Le grand Charles sont des experts en la matière. Belle semaine à vous deux Rose et Joëlle, et douces caresses aux matous. Bises, Dominique
    19
    Lundi 24 Juillet 2017 à 23:44

    J'adore vraiment cet article ! Quoi de plus vrai ! Nos petits amis sont vraiment de vrais génies.

    Gros bisous

    Chantaloup

    20
    Mardi 25 Juillet 2017 à 18:02
    la guyanaise

    "qu'il est doux de ne rien faire"...

    j'avais boen reconnu mon beau Quartz!

    grosses caresses quand tu pourras!

    bisous aux z'humaines!

    21
    Mercredi 26 Juillet 2017 à 21:51

    Nos chat'mours et la paresse, une grande histoire d'amour...Ralala, moi je n'y arrive pas, désespérant...

    Chaleureusement

    Annie

    22
    Jeudi 27 Juillet 2017 à 16:53
    Marie-Paule

    Mon filleul me fait honneur! En tant qu'amoureuse des chats et que... Corse, il y a longtemps que je sais que ne rien faire peut être très productif!  Car on "pnse" quand on ne fait rien et ensuite on agit pour le mieux!

    Les gens dits paresseux sont souvent plus rapides et astucieux que les autres. Car ils savent qu'une fois leur tâche finie, ils pourront s'accorder un petit moment de calme!

    Pour toi Joëlle, bien difficile de connaître l'oisiveté avec tous tes petits Maquisards qui réclament soins et amour.

    Ce que tu fais est vraiment fantastique.

    Caresses à Robin et à tous les autres minous.

    Grosses bises pour toi.

    23
    Vendredi 28 Juillet 2017 à 20:48

    Très beau billet qui m'incite à ne rien faire ... Ça tombe bien, c'est le week-end !

    Il me rappelle aussi une pensée chinoise : "Immobile, assis sans rien faire, le printemps vient, l'herbe pousse."

    Merci pour ce beau post si bien illustré. Plein de caresses aux maquisards et que de bonnes choses à leurs protectrices.

    Chat'mitié

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